Jean Chapas Lettre à Papus

Jean Chapas lettre du Caporal à Papus Gerard Encausse depuis Lyon, en date du 20 mars 1902

jean-chapas Lettre de Jean Chapas à Papus Gerard Encausse maitre-philippe-lyon-www-philippedelyon-fr« Mon cher Docteur,
Merci de votre bonne lettre ; comme réponse à ce que vous me demandez, c’est très difficile, car nous savons, nous, que nous ne devons pas juger. Que si nous croyons que ce que notre voisin fait est mal, c’est peut-être bien ; seulement ce qui nous empêche de voir juste, c’est que nous ne sommes pas placés sur le même point. Donc ce qui peut nous paraître mal, est bien.
Si nous voyions toutes les choses de la même façon, ce serait l’idéal ; il faut espérer que cela viendra bientôt. Pour le moment, ce n’est pas possible.
Si je ne lis pas maintenant, c’est que je crains de m’égarer parce que le temps est proche où, malheureusement, beaucoup, beaucoup se laisseront séduire.
Comme Monsieur Philippe nous recommande de descendre si nous ne voulons pas que l’on nous oblige à descendre, et nous dit aussi de rester petits, j’ai peur, car je sais que je suis excessivement faible, de faire comme tout le monde, de me laisser choir. C’est tout simplement pour cela que je ne lis plus.
Ah, mon Cher Docteur, que le temps vient sombre pour le malheureux, mais cela n’empêchera pas de rester bons amis.
Recevez, cher docteur, mes bien sincères salutations,
Chapas. »

Papus Gerard Encausse Lettre de Jean Chapas à Papus Gerard Encausse Maitre Philippe de Lyon www.philippedelyon.fr

Un peu de présentation:
Gérard Encausse Papus est un des proches amis de Philippe de Lyon
Jean Chapas, est le disciple préféré, surnommé le caporal et sera le successeur de Monsieur Philippe.

Venons-en à cette lettre
Il faut préciser que nous n’avons pas connaissance de la teneur du courrier reçu par le disciple du Maitre Philippe de Lyon auquel il répond. Nous ne pouvons donc nous permettre que des suppositions.
Cette lettre, meme si nous ne connaissons pas le contenu du courrier de Papus, soulève deux points de vue au moins, qu’il peut nous sembler intéressant de relever:

Nous avons en effet d’une part la notion de ne pas juger de Jean Chapas, et d’autre part, la crainte qu’il renouvelle lui aussi, des futurs victimes d’illusions de toutes natures

A la lecture de cette lettre, nous pouvons peut-être supposer que Papus a demandé un avis, sur un sujet très sérieux. Pour que Jean Chapas réponde qu’une réponse impliquerait nécessairement un jugement porté sur une personne dont le comportement a justifié que Papus écrive à Jean Chapas, c’est que la situation devait être très sérieuse.
La réponse du Caporal ne laisse guère de doutes sur cet aspect.

Les propos du disciple laissent entendre qu’il ne lit pas… Nous pourrions envisager qu’il est peut etre question d’un article, éventuellement  paru dans un journal, dont Gérard Encausse a voulu entretenir le Caporal.
Il faut se souvenir qu’à l’époque, la presse française est particulièrement virulente, contre Monsieur Philippe.
Il est donc possible que le courrier fasse référence à un article de journal que Papus aura lu et auquel il aura peut-être l’intention de donner suite…

Il ne s’agit en effet probablement pas d’un article paru dans l’une ou l’autre revue hermétique de l’époque, pourtant prolixe, qui aurait énoncé un mot de travers sur Philippe de Lyon.

Nous notons cependant aussi qu’en 1902, Monsieur Philippe est toujours en vie. On peut être surpris que Papus ne s’adresse pas directement au Maitre…
Il s’adresse peut-être à Jean, pour ne pas envahir plus que cela Philippe. Où peut-être avoir l’avis du Caporal, avant d’envisager une réponse.

Il n’est pas davantage évident de se faire un avis, ou d’apprécier la qualité d’un échange sur un document, fut-ce une lettre, qui répond à un courrier dont la teneur nous est inconnue.

Observation est également faite que Jean Chapas évoque les très nombreuses futures victimes d’illusions de toutes sortes.
Philippe y fait régulièrement référence dans ses phrases, en séances ou en privé.

Ce blog en a recensé quelques unes –canalisations ou produits, services…dans le chapitre des faux-. Quelque soit l’origine des propos relevés ici et là, force est de constater que cette annonce aura été dite et redite par Monsieur Philippe, relayée par Jean Chapas qui n’attend pas de succéder à Nizier Anthelme pour prévenir des séductions qui ne manqueront pas d’assaillir nombre de personnes en quêtes de sensations fortes.

Nous ne savons si nous devons nous arrêter sur toutes les expressions employées dans ce courrier, mais celle-ci, nous semble un peu interpellante:
« Si nous voyions toutes les choses de la même façon, ce serait l’idéal ; il faut espérer que cela viendra bientôt. Pour le moment, ce n’est pas possible »
Or, nous nous échinons, depuis des décennies à dire, que justement, le fait de ne pas voir les choses de la meme manière, permet de s’enrichir des différences…

Cette lettre est décidément très intéressante autant qu’enrichissante, et nous permet de réaliser qu’en quelques circonstances que ce soit, Jean Chapas était d’une façon aussi humble que lumineuse, le parfait successeur du Maitre Philippe, dans les séances de la rue Tête d’Or à Lyon.
C’est d’ailleurs l’année suivante, en 1903, que Philippe annoncera, dans ce même lieu, que le Caporal agira à sa place, et recevra pour se faire, les pleins pouvoirs…

Quelle est votre analyse de cette lettre? Comment l’interpréteriez-vous? Quel est votre avis?
Avez-vous connaissance du contenu de la lettre de Papus?

Cette Lettre de Jean Chapas à Gérard Encausse -Papus, est extraite du livre « Vie et Enseignements de Jean Chapas
Le disciple de Maitre Philippe de Lyon » page 68, de Philippe Collin, recensé dans la bibliographie

6 réflexions sur « Jean Chapas Lettre à Papus »

  1. Cette lettre adressée par le Maitre de Conférences chargé des cours d’histoire du magnétisme de l’école secondaire de magnétisme et de massage (sous l’égide de Hector Durville dont Papus était le directeur-adjoint à paris), autrement dit Jean Chapas, est intéressante sur plusieurs points. D’abord par son contenu qui laisse supposer en effet une demande préalable de Gérard Encausse.
    Ensuite il serait intéressant d’en connaitre l’origine, par exemple du fonds dont elle provient, il serait encore plus intéressant d’en consulter l’exemplaire manuscrit. Elle est datée avec précision du 20 mars 1902, et peut être pourrait-on ainsi en connaitre le contexte ? D’autant plus que son contenu parait, ainsi isolé, quelque peu confus.

    1. Pour une fois, il n’y a pas eu de recherche(s) de document(s) en ligne
      Je suppose que ce document fait partie d’un fond de la bibliothèque municipale de Lyon. Il peut en effet faire partie du fond Papus ou Philippe Encausse.
      Je vais les contacter pour leur demander si le document a été numérisé. Je n’ai en effet pas besoin du document papier lui-même.

    2. Il est à remarquer que la plupart des questions posées sur ce site n’obtiennent bien souvent pas de réponses, les lecteurs se contentant de consulter et ne participant pas aux échanges. ¨Peut être tout simplement parce qu’il n’y a pas de réponses possibles ou alors parce qu’elles seraient gênantes pour certains. Ce site (ou blog peut importe) a conquis sa crédibilité en exposant des faits avec honneteté, sans arrières-pensées, essayant de contribuer à une meilleure connaissance de Nizier-Anthèlme Philippe. Car lorsque l’on prétend parler de quelqu’un, on ne peut se contenter de ce que les autres ont dit et redit, souvent en répétition, sans preuves ou en mettant de côté les faits contraires à la légende dorée.
      Donc, en ce qui concerne cette lettre de Jean Chapas à Gérard Encausse, nous ne saurons jamais à quel problème répondait Chapas, le sujet de ses réflexions, et où a été trouvée cette lettre. Dans ces conditions elle n’apporte rien de nouveau et apparait, comme je l’ai écrit, fort confuse.

      1. Pour donner quelques précisions quant à Jean Chapas voici des informations tirées des archives officielles de recensement et d’état-civil :
        -Jean Chapas est né le 12 février 1863 à 4h du matin au domicile de ses parents 36 rue Vaubecour (à côté de l’abbaye d’Ainay) et a été déclaré le jour-même à midi.
        -Il s’est marié le 18 décembre 1897 à la mairie du 6ième arrondissement avec Louise Grandjean demeurant rue Tronchet à Lyon avec comme témoins : Philippe Nizier Anthèlme, docteur en médecine demeurant rue Tête d’or, Lalande Emmanuel, médecin demeurant rue Tronchet, Oster Charles, marchand de meubles demeurant rue du Boeuf et Gandjean Benoit, comptable demeurant rue de Vaubecour.
        Les lecteurs attentifs feront quelques rapprochements avec d’autres adresses déjà nommées sur le site.

        1. Merci pour ces précisions Népomucène
          Autant d’éléments nouveaux très enrichissants
          Nous pouvons noter, avec une certaine surprise, qu’un autre élément a de quoi interpeller dans cet énoncé

          1. Une fois encore, la preuve est faite qu’il faut considérer tous le éléments entourant la vie et le message de Philippe de Lyon avec application : trop de choses ont été dites ou écrites avec rapidité, après un survol de données, sans vérification, parfois même pour la satisfaction personnelle et égotique de leur auteur (moi, je sais). Nous avons cette chance extraordinaire où, grâce à l’instrument internet, beaucoup de choses peuvent être vérifiées.Et ceci, rappelons-le, pas dans un but mercantile, ni, et surtout, dans celui de démolir le personnage de Nizier-Anthèlme Philippe par des propos inconsidérés, étalés au kilomètre, simplement pour faire scandale.
            Ainsi du commentaire donnant des précisions sur Jean Chapas, on peut tirer des réflexions, et ce n’est pas la première fois qu’il faut avoir la sagesse, et même l’humilité de lire de manière analytique.

Les commentaires sont fermés.