Philippe de Lyon appelé Maitre Philippe de son vivant

philippedelyon.fr Mr Philippe appelé Maitre Philippe de son vivant portrait Philippe de LyonMaitre Philippe de Lyon n’a jamais été appelé « Maitre » de son vivant par ses disciples, et pas uniquement par ces derniers comme nous allons le voir, mais aussi par une partie des personnes l’ayant approché.

Certes ici-même, dans les premières publications, nous avons avancé que jamais Monsieur Philippe n’avait été appelé Maitre durant son existence.
Eh bien c’est tout à fait inexact.

Ce site a débuté en ayant lu les premiers livres, mais pas si attentivement que cela manifestement. Nous trouvons en effet un certain nombre d’éléments qui ne peuvent prêter à confusion sur ce sujet en particulier.
Pour une fois que nous avons à notre disposition, une donnée dont tous les éléments nous apportent la preuve de l’authenticité, nous aurions tort de bouder notre plaisir.

Pour énoncer une des définitions émises par plusieurs éminents hermétistes, nous choisissons de débuter en citant Papus, dont certains extraits de la conférence de juin 1912, consacrée à son approche du terme de « Maitre », sont publiés par l’auteur d’un des premiers livres consacrés à Philippe de Lyon. Nous trouvons dans ces quelques mots, un aperçu de ce que représente le Maitre spirituel, rapportés par le fils de Gérard Encausse, Philippe Encausse:

« Le Maître proprement dit, celui qui, seul, a véritablement droit à ce titre celui qui est chargé d’évoluer les facultés spirituelles de l’humanité, qui fait appel à des forces que bien peu comprennent et dont la puissance est extraordinaire. C’est le Maître spirituel, selon l’expression même de Papus, celui qui a été nommé le Maître inconnu par Marc Haven dans son très bel ouvrage consacré à « Cagliostro » et l’Homme libre par Paul Sédir dans ses émouvants commentaires sur l’Evangile. C’est de lui que Sédir a dit dans une de ses conférences : Mais lorsque le Maître paraît, c’est comme un soleil qui se lève dans le coeur du disciple ; tous les nuages s’évanouissent ; toutes les gangues se désagrègent ; une clarté nouvelle s’épand, semble-t-il, sur le monde ; l’on oublie amertumes désespoirs et anxiétés ; le pauvre coeur si las s’élance vers les radieux paysages entrevus, sur lesquels la paisible splendeur de l’éternité déploie ses gloires ; plus rien de terne n’assombrit la nature ; tout enfin s’accorde dans l’admiration, l’adoration et l’amour. »

et, dans le même temps, toujours dans le même propos…:

Il est dangereux de se laisser appeler « Maître », parce que, outre l’évocation des êtres d’orgueil qui veillent autour de nous, cela donne à celui qui accepte ce titre la responsabilité de toutes les fautes commises par ses soi-disant disciples

Ainsi votre serviteur, qui n’est réellement qu’un pauvre soldat dans cette armée n’ayant même pas pu y obtenir les galons de caporal, est désagréablement impressionné chaque fois qu’on lui envoie par le nez le titre de « Maître »

Je me console en me figurant que je fais un voyage en Italie. Dans ce charmant pays, on vous donne un titre nobiliaire selon la valeur du pourboire que vous distribuez aux employés (les trains ; pour 50 centimes, vous êtes chevalier : pour 1 franc, vous êtes duc ou excellence ; et pour 5 francs, vous êtes au moins prince. Le nombre de Maîtres qui sont maîtres, comme le voyageur en Italie est prince, est tellement grand sur terre, surtout dans les centres intellectuels, que le véritable Maître a raison de rester inconnu. »
Nous pourrions presque attribuer ces dernières phrases à Monsieur Philippe…..

philippedelyon.fr appelé Maitre de son vivant portrait PapusCette présentation, qui ne sera peut-être prononcée qu’une seule fois, à l’occasion d’un discours, en 1912, donc bien après le décès de M.Philippe, en 1905, ne laisse cependant pas de doutes sur une des nombreuses expressions de la part de Gérard Encausse pour évoquer la personnalité de Nizier Anthelme Philippe, pour lequel il n’a eu de cesse de manifester son admiration. Comme nous allons le voir, ce « Balzac de l’occultisme », comme plusieurs autres témoins et disciples, n’a pas attendu le décès de celui que nous pouvons désigner alors comme le Maitre Philippe, pour exprimer à quel point les pouvoirs manifestés par ce thaumaturge, ne pouvaient que faire l’objet de cette appellation.
Ce point de vue, peut nous permettre de mieux appréhender pourquoi nous pouvons trouver plusieurs passages relatifs aux appellations données à Monsieur Philippe, dont une du Dr Encausse lui-même.
Nous allons en effet voir que le terme de « Maitre » parvient plusieurs fois, du moins, pour ce qui nous est parvenu, dans les livres…Comme nous allons le lire, tant aux oreilles, qu’aux yeux de Monsieur Philippe.
Nous en trouvons même trace dans le discours d’ouverture de l’école de magnétisme de Lyon, en 1895.

A commencer par le sonnet récité à l’occasion de sa fete, objet d’un des derniers articles, mais que nous reprenons sur ces lignes:

Cher Bienfaiteur, mon Ange gardien m’a dit :
Va mon enfant chéri, va toi le plus petit
Parler bien doucement, comme dans ta prière,
A l’apôtre Divin que Dieu mit sur la terre.

Au nom de tous, dis-lui que le sien est béni,
Que notre coeur lui donne un amour infini ;
Dis-lui que sa grande âme, enfant nous est bien chère,
Qu’il est notre Sauveur, notre bienveillant père.

Pour célébrer sa douce et sainte fête,
Ouvre ton coeur, joins les mains, sois poète,
Dis, pour nous tous, en accents très émus :
O Maître aimé votre beau front rayonne,

D’une éclatante et céleste couronne,
Auréole d’Amour faite de vos vertus.

En suivant, nous avons, du premier de ses disciples, la lettre de Jean Chapas adressée à Maitre Philippe,

site Maitre Philippe de Lyon Jean-Chapas-www.philippedelyon.frJe reconnais parfaitement que de tous les maux que j’ai, je mériterais beaucoup plus.
Je voudrais mieux faire ; chaque fois que je me suis promis cela, je n’ai pas tenu. Je vous demande, mon cher Maitre, votre aide et votre protection pour améliorer ce mal qui est en moi. C’est l’orgueil, la paresse, la gourmandise, ainsi que les autres péchés capitaux.
Je voudrais faire ce que vous nous demandez, cher Maitre ayez pitié de ma faiblesse.
S’il me faut des adversités pour que mon coeur soit meilleur, ne m’épargnez pas, car je voudrais si c’est possible, être au nombre de vos soldats..

Je me reconnais indigne de tout cela, même de vous demander, car je me rends compte que tout en moi ne vaut rien. Je me fais honte tellement je reconnais que je vaux peu de chose.
J’espère, mon Cher Maitre, que vous exaucerez mes demandes, dans la mesure du possible.
Votre serviteur

comme une autre lettre adressée elle par Gérard Encausse, Papus, également à Maitre Philippe, que nous reproduisons ici:

Cher et bon Maitre,

J’ai reçu votre lettre et vous en remercie, car c’est toujours une joie de voir votre écriture si désirée. ce que vous me dites est trop juste pour que je ne vous assure pas de mon obéissance immédiate. Je vous en ai parlé lors de notre entrvue à Lyon et vous ne m’avez pas fait d’objection à ce moment. Vous m’avez fait connaitre et aimer le Christ
De cela, je vous suis éternellement reconnaissant et je n’ai pas pu m’empêcher de prononcer le nom de l’Ami, en parlant du Grand Berger.
Si j’ai fait ainsi appel à votre autorité, c’est que depuis plusieurs années et en ce moment encore nous nous battons contre un mouvement anti-chrétien très solidement organisé.
Ce mouvement se fait par des revues et par des livres et c’est sur ce meme terrain que je m’efforce de combattre, bien qu’étant très certainement plus pêcheur et plus orgueilleux que mes frères qui attaquent le Christ.
Mais du moins, je m’efforce de faire aimer les évangiles et leur auteur.
Mr Philippe appelé Maitre Philippe de son vivantLe ciel m’est témoin qu’en Russie, je vous ai fais aimer sans vous nommer et que c’est l’indiscrétion d’un Martiniste qui a fait connaitre votre nom aux puissants de là-bas.

Ils l’ont chèrement payé, puisque les petits ont perdu votre visite et qu’ils ne vous ont plus jamais vu du jour où vous avez été appelé par le palais. Chaque fois que je suis passé quelque part, on vous a aimé et honoré ; chaque fois qu’on est venu vers vous à la suite de mon enthousiasme, on vous a un peu compris et plus aimé.
Je ne vous cacherai pas que, chaque fois aussi, on s’est détourné de moi et on m’a mis en accusation. Que m’importe puisque votre amitié me reste.
Je viens encore à vous, cher maitre, et je vous demande de ne pas laisser ceux qui se battent pour les idées que vous leur avez appris à aimer. Ne nous abandonnez pas si nous sommes pécheurs ou orgueilleux et soyez toujours notre bon Philippe, comme je voudrais etre toujours,
Votre bien dévoué petit fermier

Gérard Encausse

Toutes ces lettres sont publiées dans des ouvrages référencés dans la bibliographie

On peut découvrir bien d’autres données, comme tout ce qui est étudié ici, en lisant attentivement les publications de toutes sortes. Il est cependant indispensable de ne rien prendre à la lettre.

Nous trouvons des propos tenus également dans le cadre des séances:
…. »Vous me demandez ma protection ; mais je ne peux pas plus que vous protéger personne. Vous venez ici, vous êtes soulagés. Les uns viennent pour maladie, les autres pour des peines morales, mais tous vous demandez du soulagement. Vous restez quelques heures dans de bons sentiments avec l’esprit vers le bien. (26-5-1903)
Quelquefois vous vous dites : N’allons pas là malgré tout vous êtes poussés à y venir. Ce sont vos anges gardiens qui vous poussent ; et ne trouvez-vous pas qu’en sortant d’ici vous êtes allégés, que vous vous sentez plus forts ? (27-11-1894)
Vous serez tous un peu soulagés, mais il faut me promettre d’être sages. Savez-vous ce qu’il faut faire pour cela ; Simplement ne pas dire du mal de son prochain.
Ah ! si, je vous permets d’en dire mais en sa présence ; (12-7-1897)
Tout ce que je vous ai dit et que je vous dis, je l’ai prouvé, car Celui qui m’a envoyé m’a donné le pouvoir de vous présenter des preuves. Y en a-t-il qui puissent dire que je n’ai pas prouvé tout ce j’ai dit ; On lui répondit : « Maître, vous avez tout ce que vous avez dit
»….

Ou dans un récit narré par un des témoins. L’anecdote est ici entière pour comprendre le contexte des propos:
Un épicier, installé dans un quartier populeux et vendant à crédit, vint trouver. Philippe qu’il connaissait déjà et lui dit que son fils, pour qui il avait cependant demandé, malade de la diphtérie, venait de mourir.
– Eh bien ; lui fut-il répondu, je serai chez toi tout à l’heure.
Arrivé à la maison de l’épicier, M. Philippe demanda à celui-ci :
– Y a-t-il beaucoup de gens qui te doivent de l’argent ;
– Oui, tenez, de tous les clients inscrits sur ce gros cahier, c’est à peine si j’ai reçu quelques acomptes.
– Exiges-tu le paiement de toutes ces dettes ?
– Non, et même je vais le mettre au feu.
Et il jeta le cahier dans la cheminée où flambait un bon feu.
Le Maître entra dans la chambre du mort où se trouvaient déjà des personnes venues pour prier auprès de lui.
– As-tu déjà demandé au médecin de constater le décès ;
– Non, je suis allé d’abord chez vous.
Alors le Maître appela le jeune homme par son prénom, et le rendit vivant à son père. Puis il recommanda aux assistants de ne rien raconter de ce qu’ils avaient vu,
« parce que, dit-il, il est défendu de faire des miracles ».
Un jeune homme nommé Fier, qui avait un goître, avait ait demander par M.Laurent sa guérison au Maître.
– A quoi bon, dans un an il doit partir de l’autre côté.
Après cette réponse catégorique, dit M. Laurent, j’osai insister en lui disant :
« Malgré tout je vous en supplie, ô Maître, daignez guérir Fier de son goître ».
Quelques jours plus tard, je vis Fier venir à moi et me remercier d’avoir obtenu sa guérison. Je lui fis remarquer que le Maître seul devait être remercié.
Un an plus tard, le Maître me dit : « Fier est bien malade ; veuillez aller voir si sa mère a quelque besoin ».
Je me rendis auprès de Fier qui était au plus mal. Sa mère en pleurs me dit :
« Vous voyez ma triste situation ; non seulement mon père que vous voyez malade est au lit depuis longtemps, mais mon fils est à ses derniers moments. Cette nuit je vais sans doute me trouver toute seule et j’appréhende de le voir mourir ».
Je fis tous mes efforts pour réconforter cette pauvre mère et, au moment où je lui disais que le Maître m’envoyait à elle, le Maître entrait et, s’approchant du lit de Fier, il dit après quelques secondes de silence :
« Fier, regarde ».
Et, élevant la main il lui désigna un endroit.
– Vois-tu ce que je te montre ?
– Oh ; que c’est beau ;
– C’est beau ; c’est là que tu vas aller. N’oublie pas, lorsque tu seras là, ceux que tu laisses ici-bas.
Puis, après quelques secondes, le Maître dit au jeune homme : « Fier, rends-moi ton âme ».
A ce moment, Fier, dont un sourire baignait les lèvres, poussa un profond soupir et rendit son âme à celui qui la lui demandait.
Mme Boudarel, Mlle Félicie, ainsi que la mère de Fier étaient présentes
.

Comment affirmer dans ce contexte que Philippe de Lyon n’a jamais été appelé Maitre, et pas uniquement par ses disciples, de son vivant?
Nous n’avons par contre, pas connaissance d’éléments pouvant induire qu’il ait demandé d’être appelé Maitre. Cependant, si l’on prend en compte les propos rapportés sous diverses formes quant à l’humilité, comme le « statut » qu’il s’est donné lui-même de « Chien du berger« , il nous semblerait contradictoire d’envisager cette possibilité.

Pour conclure, nous reprendrons une phrase empruntée à Mme Jouffroy Grandjean nous donnant alors une belle illustration de l’appellation de « Maitre Philippe »:

« …Dire Maitre Philipe, c’est reconnaitre la force que Dieu mettait en lui, pour lui permettre de réaliser son destin, sa vocation »

Ne semble-t’il donc pas légitime que Monsieur Philippe ait entendu ou lu ce qualificatif de son vivant?